Bali, Malaisie, Mood, Voyage

Revenir de voyage – ce n’est pas simplement prendre un billet d’avion

5 mois après le retour

On est le 31 Janvier 2020 et le dernier article a été publié le 5 août 2019 pour ma vidéo que vous aviez si bien accueillie (à revoir ici). Après des mois de silence, j’ai envie de reprendre ce blog en main, de vous parler de cette aventure. J’ai eu besoin de prendre du temps pour moi, de revenir « doucement » à la réalité, de quitter petit à petit ce paradis de 3 mois pour la « vraie » vie.

Pour tout vous dire, je n’ai jamais ressenti autant d’équilibre que dans cette aventure.

Pourtant parsemée de doutes, de remises en question, de peurs et d’appréhensions, je n’ai jamais ressenti autant d’équilibre qu’à travers ce déséquilibre que ces 3 mois m’ont imposé.

Habituée à mon confort, dans mon appartement de 53m² avec ma famille et mes amis, j’ai décidé de tout quitter pour découvrir l’Indonésie et l’Asie du sud-est pendant 3 mois. Non sans peur, mais j’avais ce besoin viscéral d’être seule (je vous en parlais d’ailleurs ici).

Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’en fait, finalement, j’ai rarement été seule ou seulement quand je le souhaitais vraiment. J’ai parcouru Bali et ses îles en long, en large et en travers. J’ai découvert Singapour puis je suis allée parcourir la Malaisie. Pour finir mon voyage, je suis retournée à Bali, j’ai ensuite visité Lombok, Flores, le parc des Komodo et ses îles alentours à bord d’un bateau. Je suis ensuite revenue à Kuala Lumpur quelques jours pour rentrer en France dans la foulée.

Un voyage décousu me direz-vous mais j’ai voyagé, pris mes billets, parcouru ces destinations au gré de mon cœur et de mes envies.

Non, ça n’a pas été tout beau tout rose tout le temps. Mon entourage m’a beaucoup manqué, mon confort aussi… mais ce n’était rien comparé au bien que l’aventure m’a procuré.

Partir, apprendre à s’écouter, aimer être seule, dépasser mes limites ont été mes petits plaisirs au quotidien.

J’ai rechargé mes batteries et je me suis rencontrée.

Je me suis re-découverte, autonome et persévérante avec une force bien cachée qui ne demandait qu’à être réveillée. Je me suis rencontrée, je n’ai pas été facile à supporter quotidiennement, mes changements d’humeurs n’ont pas disparu, mon impulsivité et ma sensibilité non plus. Mon besoin d’amour et de réaliser de grandes choses non plus. Mais disons que j’ai appris à communiquer avec moi-même, j’ai appris à me contrôler, j’ai appris à m’écouter et à accepter mes failles.

Et puis je suis rentrée… « Fraîche comme un gardon » avec l’envie folle d’apprendre à vivre avec toutes ses nouvelles facettes de moi dans la « vraie » vie.

Je suis rentrée mais je n’étais pas préparée.

Je n’étais pas préparée et je vous entends déjà dire « Non mais tu es partie que 3 mois, redescends !». Mais croyez-moi, 3 mois peuvent suffire pour provoquer un déclic, 3 mois ici ne sont absolument pas la même chose que 3 mois là-bas. Pourquoi ? Parce que tout simplement : les journées si différentes et si riches en découvertes, se transforment en journées qui se ressemblent – même si j’ai la chance d’avoir un métier passion qui fait qu’aucun jour ne se ressemble et que j’aime ce que je fais à 1000%.

Ce n’est pas comme des vacances. C’est un réel mode de vie.

Je mettais mon réveil quotidiennement très tôt pour travailler le matin. Je faisais en tout et pour tout 5 à 7h de travail/jour (que le matin ou matin et soir). Je vivais au rythme de la météo, des excursions, de mes rencontres mais aussi de mes rendez-vous clients. Je pourrais d’ailleurs vous faire un article sur mon rythme de travail en voyage si cela vous intéresse.

Je suis rentrée et je n’étais absolument pas préparée à ce que le masque réapparaisse… doucement mais surement.

Je n’étais pas préparée à ce que cette aventure devienne floue, que les souvenirs s’atténuent et que tous les bienfaits du voyage s’estompent… doucement mais sûrement. Comme si tout cela n’était qu’un rêve. Qu’ai-je fait à côté de la plaque pour que les promesses que je me suis faîtes là-bas ne résistent pas à mon retour en France ? Voilà la phrase que je me répète sans cesse. Concrètement : Où est-ce que j’ai merdé ?

« L’ancien nous refait surface » sans même que l’on s’en rende compte, malgré cette prise de conscience que l’on a, malgré le fait de savoir qu’une meilleure version de nous-même existe ailleurs, que dans une autre réalité nous sommes plus épanoui et plus en phase avec soi.

La société, les mœurs, le mode de vie, les habitudes, les étiquettes, nos peurs, nos à priori, nos blocages… tout revient doucement mais sûrement sans s’en rendre compte.

Une sorte de conflit

C’est là que naît une sorte de conflit entre soi et soi. Perdue entre mes désirs, mes souvenirs, mon envie d’être celle que j’étais là-bas, ici. Attristée de ces étiquettes que l’on nous colle et qui nous empêche d’évoluer ou d’être meilleur : Il était primordial de repartir pour tenter de me ré-aligner.

Alors ni une ni deux, j’ai testé le voyage en van pendant 4 jours. Petit road-trip dans le Sud de la Bretagne avec une de mes meilleures amiesEt là, le vrai moi était de retour. Non pas quand je suis arrivée en Bretagne, mais dès la seconde où j’ai mis un pied dans le van, dès la seconde qui a suivie le démarrage du moteur. Est-ce peut-être juste l’idée de partir découvrir le monde qui me rend plus heureuse ?

Ça peut paraître très schizophrène, mais – après vérification – ce duel existe chez tous les voyageurs et ça, c’est rassurant – Je ne suis pas folle ! Rencontrés en voyage ou même sur les réseaux, tous ont bien confirmés que nos corps se sentent bien auprès des nôtres mais que notre nous intérieur n’attend qu’une chose : repartir sur les routes. Le besoin d’ailleurs est alors plus fort que tout.

Alors si je devais vous donner ne serait-ce qu’un conseil…

C’est de vous préparer au retour. Revenir de voyage, ce n’est pas simplement prendre un billet d’avion. C’est avant tout, se préparer soi pour limiter les dégâts d’un retour à la réalité trop brutal.

Concernant le départ, je m’y suis préparée et même plutôt bien. L’arrivée a été compliquée, l’adaptation aussi mais cela a duré 48h : le temps de rattraper le Jetlag. L’adaptation lors de mon retour en France, lui, dure depuis 5 mois… et durera jusqu’au prochain départ je crois.

Et pour tout vous dire, je crois que c’est ce qu’on appelle le syndrome de l’expat’, ou le spleen du voyageur… ou peut-être simplement avoir l’âme vagabonde.

L’attente du prochain voyage va être longue mais pour pallier à cela, je prends le temps d’accomplir de nouveaux projets… dont je vous parlerai très très bientôt. De grandes et belles choses arrivent, et c’est ce qui m’anime aujourd’hui.

Je suis impatiente et excitée, à l’idée de vivre et de réaliser ce projet que je voulais absolument pour mes 25 ans.

Je suis heureuse à l’idée, qu’en attendant de repartir, je me construis – quand même – une stabilité ici.

Lucille

Comments (1)

  • Florentina Fernandez says:

    Tu as su évoluer… Quand tu visites le monde tu rencontres des vrais personnes heureuses de peu. En France on est juste trop gâté, et on apprécie plus la chance d’être né du bon côté de la frontière. Ne lâche jamais rien m

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